Je suis passionné de branding depuis le début de ma carrière de graphiste, en 2009. Et je suis depuis, en quête d’une définition du branding. Malheureusement à cette époque, il y avait très peu de ressources en français. Rien à voir avec la prolifération d’articles sur « l’image de marque », ces derniers temps.
Toutefois, aucun de ces articles en Français sur la définition du branding ne m’a apporté satisfaction. Je me suis donc promis de faire un article où j’apporterais une définition concrète du branding. De sorte que tous ceux qui seraient intéressés par ce sujet, aient une ressource, la plus complète possible pour s’orienter.
Table des matières
État des lieux du branding en francophonie
Ce qui m’a enfin décidé à écrire cet article sur le branding a été ce post sur les RS, qui a suscité beaucoup de controverse dans un groupe de professionnels du marketing du 237 🇨🇲 :
Est-ce le marketing qui crée la marque ?
À la suite des différentes réponses (plus de 200 commentaires), j’en suis arrivé à une conclusion simple :
Beaucoup de professionnels ne distinguent pas la marque du produit. Pour eux, ils sont confondus.
Suite à cette conclusion alarmante, j’ai fait un autre post qui attirait l’attention sur la nécessité de faire la nuance entre :
- la marque adossée à une entité (Apple, McDonald’s ou Samsung)
- et la marque adossée à un produit (iPhone, Big Mac, Galaxy).
Mon autre coup de gueule sur Facebook
À la suite, j’ai fait ce post sur Facebook 👇🏾 :
#BrandingAdvocacy
La difficulté pour beaucoup à comprendre le #branding tient du fait qu’ils pensent que la #marque ne s’applique qu’aux produits/services. Mais le branding commence d’abord par l’entité (entreprise, compagnie). Et à sa racine, la motivation du créateur, son pourquoi. Par conséquent, ils limitent le branding à l’expression de la marque : le discours et l’identité. Ils ne tiennent pas compte des #valeurs_fondamentales qui sont l’ADN de la marque, définies AVANT l’intervention du #marketing.
Dans le cadre des produits, comme le rappelait mon aîné Guy Achille, le produit (surtout en R&D) est créé AVANT que le processus de branding ne vienne en faire une marque. Sachons également qu’il y a des produits qui n’ont pas besoin de marques propres, mais s’adossent simplement sur la marque de l’entité : Apple (iTunes, iPhone, iPad), McDonald’s (Big Mac, Double Cheese…) ou même Huawei et Hisense, en sont la parfaite illustration. Et la marque est avant tout, une #promesse. Et une fois faite, la promesse doit être tenue.
Ces diapositives de la vidéo (https://www.youtube.com/watch?v=pR7tMnKghDs) de #TheFutur, anciennement #TheSkool permettront d’y voir assez clair.
Retenons simplement que le #marketing est au service du #branding.
Ce dernier a attiré des commentaires de toute sorte. Notamment celui qui me disait qu’on pouvait trouver toutes ces définitions sur Google.
Google, et si nous en parlions ?
Trouver une définition sur le web ne signifie pas qu’elle est digne de confiance. 😉
Je m’explique : je pourrais très bien me lever un matin et écrire que la bombe atomique, au grand jamais, n’a tué personne à Hiroshima ou à Nagasaki. Est-ce parce que c’est sur Internet que c’est pour autant vrai ? 🤔
Il y a donc quelques dispositions à prendre lorsque l’on souhaite se servir d’informations en provenance d’Internet :
- Vérifier la source. Est-ce que la personne qui rédige est une autorité dans le domaine ?
- Chercher les références. Est-ce que l’auteur donne des références crédibles (articles de sites spécialisés, livres, revues…) pour étayer ses propos ?
- Vérifier les références. Est-ce que ces références existent ? Concordent-elles avec les propos de l’auteur ?
Si vous ne pouvez vérifier aucune de ces 3 conditions, alors l’article n’est pas digne de confiance.
La série #BrandingAdvocacy
Cette série est née (comme la plupart des articles de ce blog) d’une volonté de lever le voile sur l’état actuel du branding, sur la place qu’il a dorénavant dans la vie de l’entreprise. Et même pour apporter une définition satisfaisante du branding.
Les choses évoluent, et certaines choses prennent plus d’importance que d’autres. C’est ce que nous avons démontré grâce aux nombreux ouvrages que nous avons partagé lors de la série #BrandingAdvocacy. Brands and Branding de The Economist a magnifiquement planté le décor, et Ré-inventer les marques de Kapferer a marqué le ton pour l’avenir, pour ne pas dire l’actualité.
Les deux ouvrages qui m’ont particulièrement marqué sont :
- Brand Bible, parce qu’il remonte aux origines du branding et retrace l’évolution de marques iconiques à travers l’histoire ;
- et Brand Identity Essentials qui donne les clés (tout comme les différents articles de Computer Arts) sur le design d’identité de marque.
Une mention spéciale toutefois au documentaire Building a Brand de The Futur qui nous donne un exemple dans les coulisses, et à Designing Brand Identity de Alina Wheeler qui m’accompagne depuis pratiquement le début de ma carrière. Livre dont je me suis servi pour rédiger mon propre ouvrage sur le design de logo.

La marque, du point de vue du branding
Je remets ici un article de ce blog sur la définition de la marque. Puisqu’il me semble logique de définir ce que c’est qu’une marque, pour éviter la confusion que nous vivons aujourd’hui.
[…] De manière générale, nous attendons des professionnels qu’ils partagent une vision commune des fondamentaux de leur métier.
Ce n’est pas vrai dans le branding. Les experts ne partagent pas une vision commune de ce que signifie « marque ». […] Il existe une définition pour le « profit » et au moins 30 pour la « marque » (ou le « branding »). Si vous étiez PDG, sur quels conseillers dépenseriez-vous votre argent ?
- Sur des économistes à consonance factuelle ?
- Ou sur des consultants de marque métaphoriquement alambiqués ne semblant pas savoir exactement de quoi ils parlent ?
Pour que ce soit clair pour tout le monde
Ces définitions sont correctes, mais elles sont empreintes de subjectivités :
Une marque n’est pas un logo. Ni une identité. Ni un produit. Une marque est l’intuition d’une personne à propos d’un produit, d’un service ou d’une organisation.
– Marty Neumeier, The Brand Gap
Votre marque est ce que les gens disent de vous une fois que vous n’êtes plus dans la pièce.
– Jeff Bezos
Quelque chose de beaucoup plus neutre et plus signifiant serait :
Une marque est la somme de toutes les expressions par lesquelles une entité (personne, organisation, entreprise, unité commerciale, ville, nation, etc.) entend être reconnue.
– Calin Hertioga + Johannes Christensen, Interbrand
Extraits de l’article C’est quoi une marque ?
C’est quoi le branding, en fin de compte ?
Contrairement à ce que les nombreuses traductions sur Internet nous poussent à croire, le branding n’est pas l’image de marque, ou encore la stratégie de marque. Ça c’est seulement pour la traduction du mot branding, imaginez ce qu’il en est de sa définition ? 😂😂😂
Et lorsque certains (même les experts les plus aguerris) s’essaient à une définition du branding, ils définissent soit la marque, soit le brand marketing, soit le brand management.
Mais je reste convaincu que nous devrions garder cet anglicisme tel quel. Comme nous l’avons déjà fait pour « marketing », par exemple. Déjà que, les anglophones ont aussi fait preuve d’élégance en gardant le gallicisme « entrepreneur ». 😪
Quelques définitions satisfaisantes du branding
Voici quelques définitions du branding que je trouve plus que satisfaisantes :
Le branding est un processus discipliné utilisé pour renforcer la notoriété, attirer de nouveaux clients et les fidéliser.
– Alina Wheeler, Designing Brand Identity

Supprimez le battage publicitaire et le branding est simplement une stratégie de bon sens, rebaptisée. Bâtir avec succès une marque signifie « communiquer votre proposition de valeur clé au segment de clientèle clé, et ce, de manière intégrée et cohérente ». En d’autres termes, Business 101.
– Amitava Chattopadhyay, professeur de marketing à l’INSEAD
Le branding est une pratique humaine inhérente à tous les âges et à toutes les cultures, une façon de montrer qui vous êtes et ce que vous représentez. Pour les besoins de ce livre, nous définissons le branding comme indiquant ce que les autres personnes pensent et ressentent à votre sujet.
– Anne Miltenburg, Brand the Change
Le branding est le processus intentionnel de création d’une marque.
Il est soutenu par le brand marketing qui est l’ensemble des actions mises en œuvre pour gérer une marque et l’installer dans l’esprit des consommateurs.
– Henri Lotin, Image perçue – image voulue, pourquoi je ne suis pas d’accord
Domestika sur le branding
Depuis un moment déjà, j’ai le plaisir de découvrir d’excellents brand strategists du monde entier à travers les formations en ligne de Domestika. Je partage avec vous certaines des pépites de définitions sur le branding que j’ai trouvées :
Le branding ne se résume pas à la création d’un logo. C’est : rester vrai envers soi-même, une promesse cohérente, une personnalité.
L’art du branding consiste à savoir comment vous vous intégrez dans un secteur (benchmarking), tout en vous démarquant de la compétition (positionnement) au même moment. Le branding est la raison pour laquelle les gens vous choisissent plutôt que vos concurrents.
– John Williamson, Designer & Creative Director

Le branding est un outil pour conceptualiser, créer et gérer des produits et services de manière efficiente.
– Partn&rs, Perù
Le branding c’est bien plus qu’un logo. Il s’agit de créer des histoires. C’est la libre expression visuelle du langage.
Il rend le monde plus petit, unit de nouvelles idées et croyances. Il change la perception des gens. C’est de la séduction. Le branding c’est l’avenir.
– Bosque, Costa Rica
Problème normatif sur la définition du branding
Vous avez pu vous rendre compte que chaque auteur à sa propre approche du branding. De plus, chaque auteur en donne une définition selon son expérience.
C’est justement cette question qu’essaient d’adresser Calin Hertioga et Johannes Christensen de l’agence Interbrand :
Si vous allez dans une banque, vous pouvez être sûr que tous les employés ont une compréhension commune de ce que signifie « argent ». Si vous allez à l’hôpital, vous espérez fortement que tous les médecins auront une compréhension commune de ce que signifie « maladie ». De manière générale, nous attendons des professionnels qu’ils partagent une vision commune des fondamentaux de leur métier.
Elles sont donc arrivées à cette définition du branding dans leur article What is a brand? :
[…] Le branding a ainsi évolué pour inclure tout ce que l’entité fait avec l’intention d’être reconnue.
– Calin Hertioga & Johannes Christensen, Interbrand
Ça devient de plus en plus intéressant, je trouve. 😉
Beaucoup de francophones, dans leur définition du branding, l’ont qualifié d’activité marketing. 🤷🏾♂️
Étonnant, n’est-ce pas ? Mais pas tant que ça. Surtout si l’on tient compte de la récente prise de conscience des différents professionnels, au sujet de la discipline.
Quelle relation entre branding, marketing et vente ?
J’aimerais partager avec vous quelques mots de Al Ries, issus de son livre The 22 Immutable Laws of Branding, publié en 2000 :
Qu’est-ce que le branding ? D’un point de vue commercial, le branding sur le marché est très similaire au marquage dans le ranch.
Un programme de branding doit être conçu pour différencier votre produit de tous les autres bovins de la gamme. Même si tous les autres bovins de la gamme se ressemblent à peu près.
Les programmes de branding réussis sont basés sur le concept de singularité. L’objectif est de créer dans l’esprit du prospect la perception qu’il n’y a pas d’autre produit sur le marché tout à fait comme votre produit.
Une marque à succès peut-elle plaire à tout le monde ? Non. Le même concept de singularité garantit qu’aucune marque ne peut avoir un attrait universel. Pourtant, élargir la base, élargir l’attrait et étendre la gamme sont toutes des tendances populaires en marketing. Les mêmes forces qui tentent d’augmenter la part de marché d’une entreprise sont également les forces qui minent le pouvoir de la marque.
C’est la différence entre la vente et le branding. Pourriez-vous vendre une montre Rolex à 100 $ ? Bien sûr, vous pourriez probablement en vendre des millions et augmenter ainsi les ventes de montres Rolex. Mais qu’adviendrait-il à terme de la marque Rolex ?
Une Rolex bon marché finirait par tuer la marque de luxe Rolex.
Marketing conventionnel vs marketing disruptif
Les mêmes principes s’appliquent à presque tous les aspects du marketing. À court terme, les stratégies de marketing conventionnelles (expansion et extension de gamme) peuvent augmenter les ventes, mais à long terme, elles minent généralement le pouvoir de la marque et diminuent les ventes.
Le marketing conventionnel est basé sur la vente alors qu’il devrait être basé sur le branding.
Il ne vend pas. Il bâtit une marque dans l’esprit du prospect.
Si vous pouvez bâtir une marque puissante, vous aurez un programme marketing puissant.
Si vous ne pouvez pas, alors toute la publicité, tous les emballages de fantaisie, toute la promotion des ventes, tout le design web et toutes les relations publiques du monde ne vous aideront pas à atteindre votre objectif.
Le marketing est la construction d’une marque. Les deux concepts sont si inextricablement liés qu’il est impossible de les séparer.
De plus, puisque tout ce que fait une entreprise peut contribuer au processus de construction de la marque, le marketing n’est pas une fonction qui peut être considérée isolément.
[…] Le marketing est l’objectif ultime d’une entreprise. C’est pourquoi tous ceux qui travaillent dans une entreprise devraient se préoccuper du marketing, et plus particulièrement des lois du branding.
Si l’ensemble de l’entreprise est le service marketing, alors l’ensemble de l’entreprise est le service branding.
Une prédiction quasi-parfaite de l’avenir
Aussi illogique que cela puisse paraître, nous pouvons imaginer un moment où le concept de marketing lui-même deviendra obsolète, pour être remplacé par un nouveau concept appelé « branding ».
Ce qui accélère cette tendance, c’est le déclin des ventes. La vente, en tant que profession et en tant que fonction, s’enfonce lentement, comme le Titanic. Aujourd’hui, la plupart des produits et services sont achetés et non vendus. Et le branding facilite grandement ce processus.
Le branding « pré-vend » [pre-sells] le produit ou le service à l’utilisateur. Le branding est simplement un moyen plus efficace de vendre des choses.
[…] La vente est dans la marque. À l’ère du multimédia, l’approbation verbale d’un produit – essentiellement sa garantie – est représentée par le nom de la marque plutôt que par la recommandation personnelle d’un vendeur […]
Lire les différentes définitions précédentes, et l’extrait du livre de Al Ries ; m’a à un moment fait dire que le marketing est au service du branding. Propos confirmés par cette illustration :

Ce qui soulève la question du moment de la création de la marque.
À quel moment une marque est-elle créée ?
Je vais proposer ici trois approches :
- L’approche de Walter Landor
- Mon approche
- L’approche de Marty Neumeier
L’approche de Walter Landor
Selon Walter Landor, « les marques sont créées dans l’esprit des consommateurs ». Qu’est-ce que cela veut dire ?
Quand nous pensons à Coca-Cola, nous pouvons penser à l’époque où nous sommes allés à Disney World il y a des années. C’était une journée incroyablement chaude et nous avons bu un Coca-Cola frais dans une bouteille emblématique en verre de Coca-Cola et rien de plus rafraîchissant.
Quand on pense à la canette, on peut penser rouge.
Aujourd’hui, nous pensons peut-être à American Idol (et nous nous demandons s’ils boivent réellement du Coca-Cola dans ces gobelets en plastique). Nous pensons à la façon dont cette publicité sur les ours polaires de Noël nous a fait sourire. Ceux d’entre nous qui sont assez vieux se souviendront peut-être de la publicité « Je voudrais apprendre au monde à chanter ». Ces associations personnelles de marques Coca-Cola ne sont ni positives ni négatives, elles viennent juste à l’esprit.
Coke a travaillé d’arrache-pied pour implanter certaines de ces associations de marques dans nos esprits : L’idée et la fourniture de rafraîchissements (et la gestion des approvisionnements et la distribution qui les sous-tendent), le placement de produit, la couleur rouge, l’association à un programme télévisé populaire et la publicité nous font tous sentir bien à propos de la marque. Coca-Cola n’a pas contrôlé l’accumulation de ces associations, mais a tenté, à chaque étape de notre expérience avec la marque, de les influencer de manière positive.
– Extrait de The Big book of Marketing, McGraw-Hill, 2010
Mon approche
Je voudrais toutefois souligner la différence qui existe entre une marque entité et une marque produit. Cela se comprend plus facilement à travers le type de campagne publicitaire : campagne marque ou campagne produit ?
Reportez vous au début de cet article pour les illustrations.👆🏾
En ce qui me concerne, une marque est créée à partir du moment où un individu décide de résoudre un problème quelconque dans la société. Et cela réside dans le fameux Golden Circle de Simon Sinek, le Why (pourquoi).

Si vous regardez attentivement cette illustration, vous aurez une meilleure idée de ce que je souhaite exprimer ici :


Le produit devrait-il exister avant ?
Certains argueront qu’il est impossible de créer une marque pour un produit qui n’existe pas encore. J’y répondrai : « c’est vrai… Mais la plupart des produits qui sont lancés le sont par des marques existantes : Tesla, par exemple. La société a été fondée pour créer des véhicules « éco responsables », mais aucun véhicule n’existait encore à la création de l’entité. » Est-ce que vous comprenez ma logique ?
Maintenant, s’il s’avère que Tesla souhaiterait commercialiser un modèle particulier avec une approche précise, alors créer une nouvelle marque ou une sous-marque pour ce produit pourrait être intéressant. Alors quand créer une nouvelle marque ?
Je ne pourrai pas être plus précis que Drew Boyd dont je vous recommande la formation Les fondamentaux du branding.
75% des marques n’ont aucune pertinence pour le public.
– John Williamson, Brand Strategy: Defining User Experience, Domestika
Ce qui correspond à une énorme perte de temps, d’argent et de ressources. C’est la raison pour laquelle il est capital de créer une marque forte, une stratégie de marque forte.
L’approche de Marty Neumeier
Pour Marty Neumeier, il existe autant de la marque qu’il existe d’individus. En d’autres termes, chaque individu ayant sa propre perception d’une marque et/ou sa propre expérience d’une marque, la verra de manière unique à lui.
Déjà que pour lui :
Le branding […] sans doute l’outil business le plus puissant depuis les classeurs numériques.
Les classifications de marque
Nous ne parlons pas ici de la classification de Nice. 😅
D’après John Williamson, il existe trois types de marques :
Les marques produit
C’est une marque qui est quelque chose de tangible (un vélo, une guitare ou même une bière). Nous pouvons dire en toute certitude que le produit est un objet physique.
Curieusement, les marques produit ne constituent que 20% de l’ensemble des marques.
Les marques service
Ce sont des marques qui ont la part du lion quand il s’agit d’étendue : elles sont les plus nombreuses sur le marché.
Les marques service, contrairement aux marques produit que vous possédez, sont des choses que vous utilisez occasionnellement (banque, service de streaming ou même le divertissement).
L’une des différence fondamentale entre les deux est que les marques produit peuvent s’appuyer sur des choses comme le packaging, alors que les marques service doivent faire encore plus pour atteindre leurs audience, ce qu’il fait donc qu’elles sont très axées utilisateur.
Les marques choix
Ces marques interviennent lorsque le public choisit l’une plutôt que l’autre. Ces choix peuvent être :
- Où aller en vacances ?
- Qui voter ?
- Quelle ONG supporter ?
Ce genre de marque doit bosser plutôt dur sur leur stratégie, parce qu’elle appelle le plus aux émotions, c’est-à-dire au coeur, plutôt qu’à la tête, c’est-à-dire la raison.
Marques, branding et positionnement
Dans leur article A Better Way to Map Brand Strategy (2015), les chercheurs Niraj Dawar et Charan K. Bagga ont proposé quatre manières de définir une marque en fonction de son positionnement : Les marques ambitieuses, mainstream, périphériques et non conventionnelles.
Il est important de préciser que leur étude porte sur le marché américain uniquement. Les chiffres peuvent toutefois nous aider à extrapoler, sachant que chaque marché a ses spécificités. 😉

Le branding pour les marques ambitieuses
Ces marques sont celles qui se situent dans le quadrant supérieur droit. Elles sont très différenciées, mais ont également un large attrait.
Pour les voitures, ce quadrant représente un solide 30% des ventes unitaires et contient des marques puissantes telles que Mercedes et BMW.

Pour la bière, ce quadrant représente la part du lion des ventes (62%) et comprend de solides performances telles que Heineken et Sam Adams. Ces marques très distinctives ont tendance à demander des prix plus élevés que les marques qui obtiennent des scores faibles sur cette dimension.
Opportunités des marques ambitieuses
Parce que les marques ambitieuses sont à la fois centrales et distinctives, les entreprises peuvent profiter de volumes de ventes élevés et de prix supérieurs. Ces marques de confiance sont bien placées pour lancer des innovations qui redéfinissent la catégorie. Avec la Prius, Toyota a introduit les voitures hybrides sur le marché et est devenu l’acteur dominant. Ouvrant ainsi la voie à de nombreuses autres marques. Les expérimentations de la technologie des piles à combustible par Daimler (société mère de Mercedes-Benz) et Toyota sont destinées à lancer la prochaine révolution dans la catégorie automobile.
Défis des marques ambitieuses
La clé pour les marques ambitieuses est de rendre leurs caractéristiques distinctives suffisamment communes pour être largement attrayantes sans devenir banales. Elles doivent de ce fait défendre leur position contre les challengers venant des quadrants « mainstream » et « non conventionnel ».
Le branding pour les marques mainstream (grand public)
Les marques qui ont un large attrait mais un faible caractère distinctif tombent dans le quadrant inférieur droit. Ces marques grand public ont tendance à être les premières qui viennent à l’esprit lorsque les consommateurs pensent à la catégorie. Leur manque de spécificité réduit leur “pricing power”.

Mais elles sont très appréciées et le plus souvent choisies par les consommateurs. Pour les voitures, les marques grand public comme Ford et Chevrolet représentent environ 44% des ventes. Pour la bière, des marques populaires comme Miller et Busch réalisent 19% des ventes.
Opportunités des marques mainstream
Les marques grand public construisent leur position centrale grâce à une ingénierie et un développement de produits minutieux pour s’aligner sur (ou même façonner) les goûts populaires et à travers une publicité massive, pour faire de la marque un synonyme de la catégorie.
Leur position stratégique exige une gestion prudente de la marque. De cette manière, elles évitent de faire basculer le bateau. Mais en raison de leur poids, elles peuvent façonner les marchés et les préférences des consommateurs plus habilement que les marques des autres quadrants.
Coca-Cola, par exemple, a reconnu l’évolution des consommateurs vers des boissons moins sucrées et moins gazeuses. Forts de ce constat, la marque a mené avec succès la migration du marché, d’abord avec ses marques diététiques, ensuite avec sa marque d’eau Dasani.
Défis des marques mainstream
Le principal défi concurrentiel des marques grand public vient des produits périphériques et non conventionnels qui pourraient devenir essentiels à mesure que les goûts des consommateurs évoluent. Prenez les aspirateurs, par exemple. Le Roomba d’iRobot vend plus d’un million d’unités par an et les aspirateurs robotiques revendiquent 15% du marché. Ces produits non conventionnels constituent désormais une menace légitime pour les opérateurs historiques traditionnels.
Le branding pour les marques périphériques
Les marques qui se retrouvent dans le quadrant bas gauche, ont peu pour les distinguer. Il est peu probable qu’elles soient une priorité ou le premier choix de la plupart des consommateurs. Les exemples dans le quadrant inférieur gauche incluent Kia et Mitsubishi pour les voitures, et Old Milwaukee pour la bière. Malgré leurs prix bas et leur manque de spécificité, de nombreuses marques périphériques réussissent clairement dans cette position en apparence peu attrayante. Elles représentent ainsi 24% des ventes de voitures, et environ 15% des ventes de bière.

Ces marques ont tendance à suivre une stratégie « moi aussi » [“me too brands”]. Elles offrent des avantages similaires à ceux des marques plus centrales. Les consommateurs les achètent alors généralement comme substituts, généralement :
- parce qu’ils sont attirés par des prix plus bas,
- ou qu’ils ont un engagement minimal envers la catégorie.
Ces marques, en moyenne, n’attirent ni le volume des marques plus centrales ni le prix premium des marques plus distinctives. Néanmoins, cela peut être une position viable pour les marques dont les modèles économiques nécessitent de faibles coûts de marketing et d’innovation. C’est le cas des acteurs génériques ou de marque privée dans les industries pharmaceutique et alimentaire.
Défis des marques périphériques
Ces marques peuvent tenter de modifier leur positionnement en ajoutant des caractéristiques distinctives ou en lançant des campagnes publicitaires. Mais c’est une bataille difficile et coûteuse.
Au cours de la dernière décennie, par exemple, Hyundai a introduit des garanties plus longues et des modèles de luxe tels que Genesis et Equus. Ces mesures ont stimulé le volume des ventes mais n’ont pas modifié la position de Hyundai en tant que suiveur périphérique. Par conséquent, pas si loin de sa marque sœur, Kia, et des marques japonaises de second rang telles que Mazda.
Enfin, les marques périphériques sont plus susceptibles que les marques des autres quadrants de sortir du marché (Pontiac et Saturn en sont des exemples). Mais leurs modèles économiques à faible coût [low cost business model] peuvent être conçus pour renforcer leurs positions relativement peu compétitives. RC Cola, par exemple, survit dans sa catégorie depuis près d’un siècle.
Le branding pour les marques non conventionnelles
Dans le quadrant supérieur gauche se trouvent les marques non conventionnelles, celles avec des caractéristiques uniques qui les distinguent des produits traditionnels de la catégorie. Pensez à Tesla, Mini et la voiture Smart, dont chacune s’écarte d’une manière ou d’une autre de la perception standard d’une « voiture ».

Parmi les bières, Dos Equis et Stella sont toutes deux non conventionnelles sur le marché américain. La faible part des ventes des marques dans ce quadrant (environ 2% à 4%) suggère, comme on pouvait s’y attendre, qu’il s’agit d’une stratégie de niche.
Défis des marques non conventionnelles
Les marques de ce quadrant sont des acteurs de niche. Leurs modèles économiques doivent être conçus pour une rentabilité à faible volume, comme le sont ceux de Mini et Dos Equis, ou leur position dans le quadrant doit être un tremplin vers une plus grande « centralité ».
Les efforts pour devenir plus central peuvent inclure :
- la généralisation des caractéristiques uniques de la marque (comme le fait Tesla, par exemple, en promouvant des politiques qui favorisent les voitures électriques)
- ou l’ajout de caractéristiques traditionnelles (la bière Stella est désormais disponible à la pression ainsi qu’en bouteilles).
Une stratégie raisonnable pour Tesla et Stella serait de migrer du quadrant non conventionnel vers le quadrant ambitieux. Cela augmenterait le volume des ventes sans compromettre le caractère distinctif (et les prix élevés qui l’accompagnent).
Conclusion sur le branding
Le branding tel que nous le connaissons aujourd’hui est arrivé à maturité, avec la révolution industrielle. La production à grande échelle et la logistique plus rapide ont entraîné une augmentation de la distance entre le producteur et le consommateur.
Le bouche-à-oreille n’était plus un outil efficace pour diffuser une réputation. Pour la nourriture en particulier, la sécurité et la qualité des produits étaient un gros point d’interrogation. En créant des identités plus reconnaissables pour leurs produits, les fabricants ont pu gagner en confiance et en fidélité.
Au milieu du XXe siècle, la plupart des fabricants ne pouvaient plus se faire concurrence sur la seule qualité, car la plupart des produits sur le marché étaient à peu près les mêmes. Les fabricants ont donc dû développer un autre facteur de différenciation pour que les produits se distinguent dans les magasins, un attrait plus émotionnel, puis la publicité, le marketing et le branding se sont imposés. Aujourd’hui, les individus, les gouvernements, les activistes, les mouvements, les partis politiques, les produits, les services, les scientifiques et les célébrités utilisent le branding pour guider les gens dans leur façon de penser et de se sentir à leur égard.