De plus en plus, je vois des sessions de brainstorming assimilées à des ateliers de design thinking. C’est la raison de la rédaction de cet article.
Beaucoup pensent que le design concerne un beau mobilier, une voiture de luxe ou un joli intérieur. Eh bien, c’est vrai, même si c’est trompeur dans le contexte du design en lui-même. Et, bien qu’il ait été récemment un peu à la mode, je discuterai ici de la façon dont l’application des principes du design est cruciale dans l’élaboration de produits, services et solutions basés sur des applications.
Le design : outil de résolution de problème
Récemment, dans l’univers des startups au Cameroun, ces deux mots ont commencé à fuser notamment dans les incubateurs et les espaces de coworking et de crowdworking : design thinking.
Mais quand j’y regarde d’encore plus près, beaucoup parlent d’ateliers de design thinking ?! Excusez-moi, mais vouliez vous parler de sessions de brainstorming ?
Avant d’aller plus loin, je vous conseille la lecture de cette chronique : Le design, outil de résolution de problème.
Qu’est-ce que le design thinking ?
Comme son nom l’indique, il a quelque chose à voir avec la façon dont on applique la réflexion sur le monde.
C’est une méthodologie que les gens (et pas seulement les designers) appliquent pour résoudre les problèmes complexes des clients en se concentrant sur une solution.
Permettez-moi de souligner cela. Le but est de résoudre des problèmes complexes, et non pas s’axer sur les problèmes, mais se concentrer sur la solution ! Il s’agit de cacher la complexité et d’être orienté vers la solution et l’action.
Dans les applications technologiques,
Le design thinking consiste à concevoir des produits, des services et des solutions du point de vue de l’utilisateur final.
Les utilisateurs ne pensent presque jamais aux technologies auxquelles leurs solutions sont intégrées. Ils pensent en fonction de leur utilité.
- Comment cette solution m’aide-t-elle à faire le travail que je veux faire ?
- Est-ce qu’elle est plus facile, plus rapide, moins chère, plus fraîche ?
- Est-ce que ça me fait plaisir ?
- Est-ce que cela m’enlève une épine du pied ?
- Et comment cela correspond-il à ma façon de faire, c’est-à-dire comment cela correspond-il à mon parcours acheteur ?
Pourquoi est-ce pertinent ?
Alors, pourquoi cela importe-t-il dans le développement d’applications et la technologie en général ?
Lorsque vous êtes acheteur, combien de fois avez-vous été frustré parce que votre partenaire de développement / fournisseur de solutions n’a pas compris ce que vous essayez d’atteindre ? Vous avez juste voulu que vos clients aient une expérience transparente entre votre portail web et vos applications mobiles, par exemple : commande du produit et suivi de la livraison. Et votre fournisseur de solutions voulait que vous spécifiez à quoi l’application iOS devrait ressembler car elle utiliserait des API spécifiques et échangerait des informations avec le back-end dans le cloud … Et vous avez pensé :
Dites-moi, pourquoi devrais-je m’en soucier ? Expérience transparente n’est pas assez claire comme exigence ?
Lorsque vous êtes un développeur de solutions, combien de fois avez-vous reçu une spécification incomplète et imparfaite de votre client ? Les clients ne savent (presque) jamais ce qu’ils veulent. Ou combien de fois ils voulaient des changements au cours du projet ?
Est-ce simplement un problème de communication, ou un défi plus profond ? Bien, il semble que plus de réunions, plus d’appels et le fait d’élever le ton n’est pas la solution. Au contraire, cela ne créera que plus de tension et augmentera la frustration.
Alors, quelle est la solution, le cas échéant ?
Envisagez de commencer par un concept simple mais puissant, exprimez-le et appliquez-le de tout cœur : l’empathie
Seulement avec de l’empathie, en vous mettant à la place de l’autre, vous pouvez expérimenter comment ils se sentent.
Votre rôle est de comprendre profondément l’univers de votre client, non seulement ce qu’il veut, mais aussi l’ensemble du contexte. En demandant pourquoi il le veut, ce qu’il essaie d’atteindre, pour qui il le veut et comment cela s’intègre à sa vie d’entreprise, élargira votre point de vue sur ce que votre client attend de vous.
Qu’est-ce que le brainstorming ?
Le brainstorming est une technique d’idéation, généralement dans le cadre d’un processus créatif.
Le brainstorming (ou remue-méninges) est une technique qui a été conçue en 1935 par Alex Osborn, vice-président de l’agence américaine de publicité BBDO. C’est une réunion qui a pour but de générer le plus grand nombre d’idées possibles afin de résoudre un problème ; elle fait normalement l’objet d’une préparation et d’une exploitation minutieuses.
La réunion de brainstorming repose sur quatre principes essentiels, qu’il n’est pas toujours facile de faire respecter :
- suspendre son jugement ;
- encourager les idées folles ;
- construire sur les idées des autres ;
- chercher la quantité.
Certaines études ont remis en cause l’efficacité du brainstorming, tant sur le nombre que sur l’originalité des résultats obtenus. Des tests comparatifs ont montré que des personnes chargées individuellement de chercher des solutions à un problème obtenaient au final un résultat plus riche et plus original que le même nombre de personnes chargées collectivement d’y parvenir dans le cadre d’une réunion.
C’est pourquoi il arrive que l’on mette en place une variante du brainstorming en demandant d’abord à chaque participant d’écrire ses idées sur un Post-it (en général, au nombre de trois). On regroupe ensuite les Post-it sur un tableau d’affichage, en fonction de la similitude des idées ; on peut demander au groupe de les creuser ou de les développer. Après la réunion, il convient de les synthétiser et d’en évaluer la pertinence.
Quel type de problème un brainstorming aide-t-il à régler ?
Il est adapté pour des problématiques multifactorielles dont la résolution passe par une combinaison d’éléments ; par exemple, comment créer une communauté à partir de zéro ? Comment faire pour attirer les femmes sur une plate-forme de rencontre ? Quels services apporter à un voyageur dont le train a du retard ?
L’analyse des résultats peut prendre la forme d’un diagramme d’affinités selon la méthode de Kawakita Jiro (ou méthode KJ). Ce diagramme représente de façon structurée et visuelle l’ensemble des idées émises
Dans la mesure où l’idéation est une phase du processus du design thinking, nous pouvons raisonnablement affirmer que faire du brainstorming ne suffit pas pour déclarer faire du design thinking.