Interview : 15 Minutes avec Almo The Best

Waouh, ça remonte à loin, mes premiers souvenir des illustrations d’Almo The Best. J’étais encore au collège. Et je n’achetais le magazine 100% Jeunes qu’à cause de ses mini épisodes de bande dessinée.

C’est plus tard que je découvre son personnage mythique : Zamzam. Ce qui m’a plu dans cette bande dessinée, c’est à la fois l’écriture et la mise en oeuvre, parfaites.

Qui est Almo The Best ?

Bonjour Henri, je suis content de pouvoir intervenir sur ton espace de blog. Je vais « tenter d’essayer » de satisfaire ta curiosité, et celle de ceux qui me connaissent un peu ; et voudraient en savoir plus.

Je suis Almo The Best, c’est mon nom officiel d’artiste. Et je suis publié dans le presse depuis 26 ans. J’évolue avec une parfaite polyvalence entre la caricature, la bande dessinée, l’illustration et tout récemment le design.

Almo the Best - Autoportrait
Almo the Best – Autoportrait

Mon style est fait d’un ensemble de traits pleins et déliés assemblés avec une précision chirurgicale.

Certains disent que c’est une fusion entre le style d’Uderzo (dessinateur d’Astérix) et (feu) Gotlib (dessinateur de Gai luron et créateur du journal Fluide Glacial). Le public a dû voir mon coup de crayon dans des journaux comme :

  • 100% Jeune
  • Planète enfants
  • Planète jeune
  • L’expression de Mamy Wata
  • Bubinga
  • Informatique individuelle
  • Espace foot
  • El Rios
  • Le Marabout
  • et Spirou hebdo N° 3565 entre autres

1. Pourrais-tu nous décrire une journée type de Almo The Best ?

Tout d’abord il ne faut pas perdre de vue que je suis essentiellement un dessinateur freelance. Donc je n’ai pas les impératifs d’un fonctionnaire ou d’un salarié qui doit effectuer certaines tâches à des heures précises.

En fonction du travail disponible qui peut soit être un contrat ou une commande ponctuelle, j’organise ma journée. Avec pour but de fournir le travail dans les délais qui ont été arrêté avec le client. Donc pour faire simple : la journée type d’Almo The Best n’existe pas.

Et c’est là tout le charme d’un métier comme celui-là. Je fixe mes moments de travail en fonction de la tâche à effectuer.

Une journée de travail peut commencer à 05h du matin et se terminer à 2h ou n’avoir que 3h de travail plein entre 08h du matin et 16h. J’ai la chance de faire un métier qui m’offre un maximum de liberté d’organisation.

2. Comment es-tu arrivé dans le dessin ?

Je ne suis pas arrivé dans le dessin, je suis né dans le dessin.

J’avais un grand frère qui dessinait, un parent qui dessinait, des oncles qui dessinaient, un grand-père qui dessinait et un arrière grand-père qui dessinait. Dès que j’ai commencé à voir, j’ai vu des dessins et avant mon entrée à la maternelle, je dessinais déjà !

Mon arrivée dans le dessin de presse s’est faite fortuitement, je dessinais beaucoup au collège et un camarade de classe m’a dit qu’il y avait dans son quartier une femme qui voulait lancer un journal et elle cherchait un dessinateur. Je me suis présenté et j’ai commencé à travailler à LA CITE de Pauline Biyong à Yaoundé. Puis de fil en aiguille, des gens me proposaient de travailler avec eux et je gonflais sans le savoir mon CV artistique.

Il faut dire que pour moi c’était naturel de faire des petites BD et des caricatures. Et le plus important c’est que j’aimais et j’adore le faire encore aujourd’hui.

Je pense que dessiner fait partie de ces métiers que l’on ne peut pratiquer correctement qu’en étant réellement passionné.

3. Comment gères-tu un nouveau projet ? À quoi ressemble ton processus créatif ?

Imaginez une maison qu’on a laissé à deux enfants de 2 ou 3 ans… Si vous arrivez à voir l’état de la maison, c’est que vous avez un aperçu de mon processus créatif au début. C’est la pagaille, ça va dans tous les sens et puis au fur et à mesure, cela se précise, s’affine.

4. Quels sont les outils qui, s’il t’était demandé de t’exiler sur une île déserte tu emporterais avec toi ?

Je m’exile pour quelle raison ? Une île où il fait chaud ou une île où il fait froid ? Il y a le câble et le Wifi sur l’île ou pas ?

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5. Quels conseils/astuces donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de commencer ce métier ?

Bonne chance.

6. Almo, parle-nous de Zamzam, ta BD en plusieurs volumes !

En 2005 après avoir remporté en Italie le 3ème Prix Pietro Miccia avec une planche de BD intitulée Ciné-club, je me suis dit que l’heure était peut-être enfin venue de me lancer plus à fond dans la bande dessinée d’auteur.

Certes je publiais des extraits de BD dans les journaux, mais je n’avais pas encore publié un album de bande dessinée d’auteur. En plus de manière générale au Cameroun quand on publie des BD ce sont surtout des BD de sensibilisation.

Donc même si j’avais la quantité de planches BD nécessaires pour faire un album BD à cette époque, ce serait une BD de sensibilisation qui aurait été publiée. Pour ceux qui ne le savent pas, le marché de la BD en Europe est constitué de BD d’auteur et non de BD de sensibilisation. Ces dernières ne sont pas considérées comme des BD professionnelles.

Ambitions

Je voulais être considéré comme un pro’ de la BD, donc il me fallait sortir un album d’auteur. Je me suis mis à chercher à créer un personnage aussi sympathique que ceux de ma BD qui avait remporté un prix en Italie et j’ai ainsi crée Malcolm Z. Un petit garçon africain qui vit en Afrique. Qui aime le pain rempli de chocolaté, et qui ne rêve pas de s’exiler à Mbengue (Europe).

Ces histoires sont développées sous forme de gag d’une page en couleurs. Pendant que je développe les histoires et commence à les mettre en images, je suis contacté avec d’autres dessinateurs camerounais pour participer à un numéro spécial du magazine Spirou Hebdo.

En nous contactant ils nous demandent de leur proposer un personnage BD qui serait une sorte d’alter-ego du petit Spirou, mais à l’africaine. Tout les dessinateurs présents font des propositions et c’est Malcolm Z qui est retenu.

Zamzam Tome 1 page 5

Le seul hic c’est que pour les belges Malcolm Z ça ne fait pas suffisamment « africain ». Une nouvelle fois on va demander aux dessinateurs camerounais de proposer des noms et c’est le nouveau nom que je propose qui est choisi Zamzam.

Et c’est ainsi que le 9 Août 2006 paraissaient dans le N° 3565 de Spirou Hebdo 4 planches BD en couleurs de Zamzam. Fort de ce succès, je poursuis mon travail sur le personnage et ajoute un petit ingrédient qui en fait « Zamzam le tiers-mondiste ».

Zamzam Tome 2 page 7

Fluide Thermal par Almo

Quelques mois plus tard, je lance mon journal d’humour et de bande dessinée Fluide Thermal à l’intérieur duquel je propose tous les mois 4 pages de Zamzam sur les 24 que contient le magazine.

En 2008, je me rends en Algérie au Festival Interntaional de la Bande dessinée d’Alger (FIBDA), là-bas je suis repéré par l’éditeur algérien Lazhari Labter qui flashe sur Zamzam et après signature d’un contrat d’éditions, le tome 1 des aventures de Zamzam le tiers-mondiste : Les Mbènguétaires est publié en 2009 en Algérie.

Mais l’album n’est pas distribué au Cameroun, alors la MTN Foundation produit le même album BD, mais sous le label Almo Productions en 2010. Zamzam est très apprécié et son auteur Almo passe sur presque toutes les chaînes radio et télé du Cameroun. En 2012 le tome 2 des aventures de Zamzam le tiers-mondiste, Délestage sort et reçoit un accueil tout aussi chaleureux toujours sous le label Almo Productions.

De prochains albums verront le jour, mais pour ceux qui sont pressés de découvrir le tome 3 de Zamzam le tiers-mondiste, voici le lien pour commander en ligne (uniquement si vous êtes en Europe ou aux U.S.A) : www.lulu.com/spotlight/almothebest

7. Quels sont tes projets immédiats, à venir ?

Je voudrai bien parler des projets, mais je suis sûr que la plupart de ceux qui vont lire cet article ne savent même pas ce que j’ai déjà fait. Alors permets-moi de présenter quelques petits faits qui selon moi, méritent d’être relatés.

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  • En 1999, lors de la première édition du festival de la caricature de Yaoundé (FESCARY) présidée par Georges Wolinski, je remporte le prix spécial du Jury.
  • En 2000, lors de la seconde édition présidée par Plantu, je remporte le Prix Irondel au FESCARY.
  • En 2005, je remporte en Italie le troisième Prix Pietro Miccia à Torino Comics.
  • En 2010, je remporte le Prix Heinrich Boell en Afrique du Sud
  • En 2016, je remporte le Prix spécial du Jury au Forum International de la BD de Tétouan au Maroc.
  • En Mars 2010, je figure dans le dictionnaire mondial de la bande dessinée paru chez Larousse.
  • En Août 2013, il est publié dans l’ouvrage collectif hommage à Martin Luther intitulé I Have a Dream, un nouveau monde se dessine, paru chez Steinkis (France)
  • En Août 2017, Almo est publié dans l’ouvrage collectif de 400 pages en hommage à Jack Kirby (le dessinateur co-créateur d’Hulk, les 4 fantastiques, X-men, Captain América…) intitulé Kirby and Me.

Almo a crée de nombreux personnages BD à succès en plus de Zamzam le tiers-mondiste :

  • Ignace le Grincheux
  • Professeur Ekwa sion
  • Antou et Gaou
  • Tuk et Zem
  • Kroco Deal

Almo a réalisé la première parodie d’Astérix réalisée par un africain sur 47 pages couleurs !!! www.lulu.com/spotlight/almothebest

Contact: (237) 699 907 335 -WhatsApp
almothebest[at]yahoo.fr
www.almoactu.canalblog.com
https://facebook.com/zamzam.letiersmondiste
https://facebook.com/almo.thebest

couverture livre processus de conception d’un logo

Le processus de conception d’un logo compte huit chapitres, sur 114 pages. Il aborde les notions fondamentales du design pour créer des logos réussis.

Le livre fait surtout le point sur les connaissances en branding nécessaires à tout bon créateur de logo.

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