Le design, un concept souvent mal compris

couverture livre processus de conception d’un logo

Le processus de conception d’un logo compte huit chapitres, sur 114 pages. Il aborde les notions fondamentales du design pour créer des logos réussis.

Le livre fait surtout le point sur les connaissances en branding nécessaires à tout bon créateur de logo.

Le terme « design » est sans aucun doute celui qui génère le plus de malentendus dans la francophonie. Il est d’ailleurs assez intéressant de noter que la version française de Wikipédia sur le design centré sur l’utilisateur a transformé le terme « design » en « conception », ce qui est assez discutable, voire erroné. Le design comporte des étapes d’idéation, de création, de réalisation de prototypes et d’affinage qui vont bien au-delà de ce que le sens commun appelle « conception ».

Quand on prononce le mot « design » en français, il évoque spontanément dans les esprits des figures comme Philippe Starck ou Andrée Putman, et n’est souvent compris que dans sa dimension visuelle ou graphique, comme l’expression d’un style et d’une esthétique.

Le design, c’est comment ça marche !

Notre acception est très différente et fait sienne la définition qu’en donnait Steve Jobs dans The New York Times en 2003 :

« Most people make the mistake of thinking that design is what it looks like (…). That’s not what we think design is. It’s not just what it looks like and feels like. Design is how it works. »

La plupart des gens font l’erreur de penser que le design, c’est l’apparence (…). Ce n’est pas notre avis. Le design, ce n’est pas seulement l’apparence et le style. Le design, c’est comment ça marche.

Il ne faut pas se méprendre. Cette définition du design ne signifie pas que l’on minimise l’importance de la mise en forme finale. Pour preuve, c’est l’élégance et l’esthétique qui ont toujours caractérisé les produits réalisés par Apple sous l’égide de Steve Jobs, tout comme c’était le cas des produits de Dieter Rams, le designer allemand qui les a grandement influencés.

Vitsoe Dieter Rams Portrait by Anne Brassier

Néanmoins, ce n’est pas la recherche d’un style et d’une apparence en premier chef qui caractérise le design.

Dieter Rams, qui a travaillé chez Braun pendant trente ans, a élaboré les dix principes qui définissent un bon design.

  1. Le bon design est innovant.
  2. Le bon design rend un produit utile.
  3. Le bon design est esthétique.
  4. Le bon design rend un produit compréhensible.
  5. Le bon design est discret.
  6. Le bon design est honnête.
  7. Le bon design est durable.
  8. Le bon design est attentif aux détails.
  9. Le bon design respecte l’environnement
  10. Le bon design comporte aussi peu de design que possible.

Du dessin à dessein

Cette définition fait référence aux deux caractéristiques du design : la nécessité d’un objectif de départ (dessein) et la nature créative du processus de réponse (dessin). Néanmoins, elle ne retranscrit pas avec autant de force qu’elle le devrait, à notre goût, le fait que le design est une discipline orientée sur la résolution de problème.

Le design thinking, orienté sur la résolution des problèmes

La première question qui occupe les designers est de découvrir quel est le problème, pour ensuite innover dans la solution. Le design a développé sa propre méthode pour y parvenir, le design thinking, qui s’applique quel que soit l’objet : produit, service ou système.

Le design thinking consiste à ouvrir le champ à toutes les solutions possibles pour ensuite sélectionner et affiner, sur un mode itératif, la meilleure solution au problème posé. C’est cette méthode qui fonde la démarche centrée sur l’utilisateur et garantit l’innovation plutôt que la copie et la réplication de solutions existantes.

Extraits de Design d’expérience utilisateur, de Sylvie Daumal aux éditions Eyrolles.