L’invité de notre interview 15 minutes avec… de ce mois est Pinsso First aka Antoine Emmanuel Onomo.
Ce jeune artiste graphique camerounais a décidé de faire ses pas dans les métiers des arts graphiques, dans un domaine plus particulier : l’animation graphique.
Le cinéma est un métier d’artisan, un métier qui s’apprend.
Florent Emilio Siri.
Ce n’est pas notre artiste qui démentira l’illustre metteur en scène détenteur de plusieurs distinctions cinématographiques ; car lui-même verra ses efforts et sa ténacité récompensés par la suite.
L’interview de Pinsso First
Découvrez-le dans notre interview 15 minutes avec… Pinsso First.
Salut, Pinsso First, merci de prendre de ton temps pour discuter avec nous. Peux-tu nous en dire un peu sur toi et sur ton boulot ?
Je suis Antoine Emmanuel ONOMO, alias Pinsso First. Je suis réalisateur de film d’animation, Graphiste, animateur 2D/3D et co-fondateur du studio 25Frames.
Mon travail consiste à donner vie aux personnages, c’est-à-dire : les faire bouger.
Je débute réellement l’animation dans les années 2009, avec la création de courts métrages en 2D, sans suite. En 2016 je me lance dans l’animation 3D, et j’ai la chance de participer à la réalisation de la version animée de LILI la mascotte (CAN FEMININE 2016).
Jusqu’à ce jour, j’ai réalisé un court métrage Un Day De Matta qui a eu pas mal de sélection dans les festivals et a reçu le prix de la meilleure création au FICOMP au Congo. J’ai aussi collaboré avec des artistes de renom tel que Salatiel, Jay William, et des artistes étrangers aussi.
1)Pourrais-tu nous décrire une journée type de Pinsso First?
(Rire) Je dirais plutôt mes nuits.
En fait, je vis comme une chauve-souris, mes journées ne sont pas ordinaires. Je travaille la nuit avec la tranquillité qui va avec et toute la journée jusqu’à 14 heures. Je suis debout, je prends ma douche, mange, fais le tour des réseaux sociaux en jouant avec mes gosses et vers 20 heures je suis devant la machine.
2) Comment es-tu arrivé dans le dessin/l’animation ?
Je dirais plutôt, comment je suis arrivé dans l’animation.
C’est vrai que je suis dessinateur à la base, mais je n’ai pas voulu en faire ma profession. Simplement parce que j’ai trouvé qu’il y avait trop de talent au Cameroun, et du coup difficile pour moi de sortir du lot et d’impacter. Alors je me suis dit qu’il n’y a pas assez d’animateurs ici au Cameroun. Pour faire la différence et attirer l’attention, il faut se lancer dans ce qui n’est pas courant.
3) Comment gères-tu un nouveau projet ? À quoi ressemble ton processus créatif ?
Sur une production animée, il y a :
- D’abord la phase d’imprégnation : avec l’équipe nous rassemblons les informations, puisque je ne travaille pas seul. Nous notons les premières idées qui nous viennent à l’esprit.
- Ensuite, la phase d’incubation : j’essaye de me libérer et faire du sport, question de rafraichir l’esprit créatif (avec une activité sportive), important pour moi.
- Et enfin, la phase de production : nous confrontons nos idées, analysons la faisabilité, le coût, les avantages et limites de chacune des idées préalablement proposées.
4) Quels sont les outils que, s’il t’était demandé de t’exiler sur une île déserte tu emporterais avec toi ?
(Rire) la question ne se pose pas. Bien évidemment du papier format, crayon et gomme et avec de l’énergie mon ordinateur et ma tablette graphique.
5) Si tu avais l’occasion de présenter un seul de tous tes projets au monde entier, lequel serait-il ? Pourquoi ?
LUKOUA (la malédiction due aux ancêtres). Voilà un projet d’animation qui date et qui me tient tellement à cœur. Parce qu’ici on parle de la tradition camerounaise et bamiléké en particulier.
6) Quelle est ton actualité, tes projets en cours ou à venir ?
Actuellement je travaille sur deux projets, une série animée JOE le taximan et un projet de long métrage, Les Miroirs De Kama produit par FRIKAKIDZ et réalisé par le Studio 25Frames.
Je travaille également sur un projet à venir NEWBELLCITY. Le teaser sortira fin décembre 2021 ou début janvier 2022.
7) Enfin, quels conseils/astuces donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de commencer ce métier ?
Premièrement, se renseigner sur le domaine. Pourquoi ? Parce que l’animation est très égoïste et vous prend tout votre temps. Ensuite, regarder beaucoup ce que font les autres ; celui qui veut apprendre doit être humble et se rapprocher des aînés. Et enfin, travailler chaque jour comme si c’était le dernier.
Encore merci, Pinsso First, d’avoir pris part à cette interview 15 minutes avec… Toute l’équipe de Lotin Corp. te souhaite le meilleur pour la suite.