Des auteurs de bd comme Nandy Diabaté ne courent pas les rues. Ses oeuvres remarquables vous laisseront sans voix, mais vous ne tarirez pas d’éloges à son sujet. Nandy Diabaté est un jeune africain-ivoirien, qui a plus d’un tour dans sa plume. Son parcours motivant est des plus exemplaires. Comme nous, laissez-vous séduire par le scénariste de bd aux multiples talents.
Il se présente dans notre deuxième interview de l’année dans 15 minutes avec…Nandy Diabaté.
Salut, Nandy Diabaté, merci de prendre de ton temps pour discuter avec nous. Peux-tu nous en dire un peu sur toi et sur ton boulot ?

Je suis Nandy D. Diabaté, j’ai 24 ans et je suis auteur de bd. Notamment Narinto paru chez Nofi édition. D’ailleurs, je supervise pour ce dernier le groupe Reborn (un groupe de jeunes auteurs ivoiriens). Je suis également illustrateur freelance. Récemment je me suis lancé dans l’animation en tant que character désigner, coloriste, environnement artist et scénariste bd avec Animekillaz, collectif d’animateurs dont je suis co-fondateur. Mais en dehors de ces travaux personnels, je suis environnement artist pour un studio d’animation ivoirien.
1. Pourrais-tu nous décrire une journée type de Nandy Diabaté?

Une journée Nandy D. Diabaté c’est :
- d’abord, accompagner ma fille Assah à l’école à 7h30 ;
- ensuite foncer immédiatement au boulot et y travailler jusqu’à 17h30 ;
- puis rentrer rapidement à la maison juste après et travailler sur des projets personnels jusqu’à 22h. Au même moment, discuter au téléphone avec des amis ;
- et enfin effectuer quelques recherches, lire des bd ou regarder un dessin animé, une série ou un film jusqu’à 00h, heure du dodo.
2. Qu’est ce qui t’a motivé à te lancer dans le dessin, Nandy Diabaté ?
Les chaînes cartoon network et Manga : Justice league, Dragon ball, Robot boy, Saint Seiya etc… Tellement de choses qui m’ont fait rêver et m’ont donné envie de créer à mon tour. La passion grandissante avec le temps, j’ai fini par intégrer le Lycée d’Enseignement Artistique, puis les Beaux-arts d’Abidjan où je n’ai malheureusement pas eu la formation désirée.

Donc après ma licence j’ai rejoint le milieu professionnel en travaillant pour Baobab Dreams, puis Adm studio (des entreprises publiant des magazines de bd pour enfants).
3. Comment gères-tu un nouveau projet ? A quoi ressemble ton processus créatif ?
Pour tout nouveau projet qu’il soit mien ou non, comprendre est la première étape. Connaître l’objectif derrière, la cible etc… Et tout cela est suivi d’un travail de recherche. Viens ensuite l’étape de ma création graphique :

- character design : avec un style choisi en fonction de la cible, de l’univers et des sujets abordés par le projet ;
- le story board (esquisse) : qui me servira de plan pour mes planches ou illustrations finales ;
- les crayonnés : reprises du story board avec plus de précision et de détails ;
- le line : phase finale du dessin avec des traits gras et précis ;
- et enfin la couleur.
4. Si tu avais l’occasion de présenter un seul de tous tes projets au monde entier, lequel serait-il ? Pourquoi ?
Cette question est difficile parce que j’aimerais tout présenter au monde entier. Mais s’il faut forcément faire un choix alors je dirais AKWABA. C’est un univers composé de 5 bds différentes abordant chacune une thématique différente.

5. Et si tu nous parlais du Bilili BD Festival ? En tant que scénariste bd, comment il a influencé ton parcours ?
Comme tout jeune auteur de bd, j’ai longtemps voulu participer à un véritable festival international de bd, où il y aurait des professionnels d’ailleurs et un public venu découvrir ce que nous avons à offrir.

Le Bilili BD Festival a réalisé ce rêve. Je dois aussi signifier que c’était la première fois que je sortais de mon pays. Et faire un premier voyage grâce à ma passion est un événement marquant pour moi. Je n’oublie pas aussi les rencontres avec plusieurs artistes que je suis sur les réseaux sociaux, dont mon frère camerounais Gemahel Kamgain. D’ailleurs, avec ce dernier, Animekillaz prépare une animation en hommage à Arafat DJ. Je suis également heureux des opportunités que j’ai eu comme celle de réaliser le visuel pour les 80 ans de l’AFD (Agence Française de Développement) et également l’affiche même du Bilili BD Festival. Tellement de choses !
Je suis revenu plus inspiré que jamais et j’espère avoir beaucoup à présenter l’an prochain en termes de livre d’animation. Je ne remercierai jamais assez Joëlle Epée Mandengue, alias Elyon’s, pour tout ça.
6. Quelle est ton actualité, tes projets en cours ou à venir ?
Animekillllaaaaaz !🤗 Après avoir produit 4 livres dont un seul paru pour l’instant, j’ai décidé de faire une pause; le temps de tout voir paraître. C’est ainsi que moi et d’autres artistes avons décidé de former un collectif d’animateurs nommé Animekillaz.

Cette année ma production personnelle ne sera que les commandes ou projets du collectif et un livre illustré que je débuterai sans doute au milieu de l’année.
7. Enfin, quels conseils/astuces donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de se lancer dans ce métier ?

Les conseils que je peux donner à quelqu’un qui envisage de se lancer dans le métier sont :
- Y croire, c’est la base ;
- Beaucoup se documenter et beaucoup travailler (vu qu’on manque énormément de formation ici c’est la seule façon de progresser) ;
- Et être présent sur internet, notamment les réseaux sociaux (parce que c’est un bon moyen d’avoir de bon contact).
Nandy Diabaté, merci de nous avoir ouvert les portes de ton univers. Nous espérons de tout coeur que nos lecteurs seront très édifiés après cette belle promenade. Nous te souhaitons le meilleur dans tes projets présents et à venir.
En savoir plus sur Nandy D. Diabaté : https://www.facebook.com/profile.php?id=100009572542909&sk=photos_by