Le maquettiste est un graphiste spécialisé

couverture livre processus de conception d’un logo

Le processus de conception d’un logo compte huit chapitres, sur 114 pages. Il aborde les notions fondamentales du design pour créer des logos réussis.

Le livre fait surtout le point sur les connaissances en branding nécessaires à tout bon créateur de logo.

Le promoteur de Lotin Corp. dévoile les aptitudes et le champ d’action du maquettiste, ce professionnel de la conception visuelle

Propos recueillis par Monique Ngo Mayag
Mutations n°3796 du Mardi 16 décembre 2014

Qui est le maquettiste ?

Le maquettiste s’apparente à un metteur en scène des textes. Dans cette logique, quelles différences existent entre lui et le graphiste ?

Une maquette est conçue pour cadencer le texte et les images ; elle comporte plusieurs types de pages, selon qu’il s’agit d’articles de fond, d’informations traitées en détail ou de brèves, de reportages ou encore de publicité…

En PAO (Publication Assistée par Ordinateur), il existe des généralistes et des spécialistes. Un graphiste peut choisir de se spécialiser soit en conception de logo, soit en mise en pages par exemple dans ce dernier cas, il est un maquettiste. Un maquettiste est donc un graphiste spécialisé.

Quelle est la formation requise pour être un bon maquettiste. Quels sont par ailleurs les logiciels à maîtriser ?

Une bonne base en PAO est requise pour être un bon maquettiste. Malheureusement, malgré les référentiels de formation rendus disponibles par le Ministère de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, très peu de formations répondent aux critères de compétences. Aussi, très peu de concepteurs aujourd’hui n’ont pas saisi l’intérêt de connaitre la communication visuelle et les fondamentaux du design graphique, ce qui a pour résultat une réflexion fade et des solutions proposées non adaptées aux besoins de communication du client. Ce sont les raisons pour lesquelles, à Lotin Corp. Academy (academy.lotincorp.biz) nous avons mis en place une formation de concepteur graphique axée sur la PAO au niveau 1.

Organisation de la formation

Cette formation commence ainsi par une introduction à la communication visuelle pour identifier les buts de communication d’un projet, et se familiariser avec les principes fondamentaux du design. Elle se poursuit par l’étude de la typographie (les différentes familles de caractères et leurs recommandations d’utilisation) et la mise en pages, des techniques fondamentales comme la composition typographique, aux techniques avancées comme les systèmes de grille et les canons de Van de Graaf et de Tschichold. Mais le meilleur moyen après des études, est de s’inspirer de nos prédécesseurs, car comme j’aime à le rappeler, on ne réinvente pas la roue.

Les deux principaux logiciels du marché sont XPress de Quark et InDesign d’Adobe Software. J’ai une préférence pour ce dernier, car au-delà des conceptions imprimées, il permet d’accéder à l’univers de l’interaction à travers des solutions comme les PDF interactifs ou la Digital Publishing Suite.

On imagine que les secteurs professionnels où intervient le maquettiste sont assez variés. Quels sont ses principaux champs d’activité ?

Le tout premier reste la conception de magazine. Mais en dehors des magazines, tous les supports imprimés avec des contenus volumineux nécessitent l’intervention d’un maquettiste : les romans, les catalogues, les brochures (plaquettes de plus de 04 pages)…

Comment devient-on maquettiste ?

Peut-on être maquettiste d’un support autre que le papier ?

Question intéressante, puisqu’elle nous permet de préciser ici que le travail du maquettiste commence en amont de la conception graphique : il existe une phase de préparation qui permet au maquettiste de prendre des décisions portant sur le produit final : La préparation d’un travail destiné à l’impression (étude financière, brainstorming…) débute par la création de la maquette et du planning de réalisation. L’écriture du texte par les journalistes et la réalisation des reportages photographiques peuvent ensuite commencer, en tenant compte du chemin de fer.

Le chemin de fer est une représentation schématique, en petit format, de l’enchaînement des pages. On reporte sur celui-ci les titres des articles, le nombre de pages réservées à chacun, les documents d’illustration, les pages réservées à la publicité… Suivent les opérations de mise en pages qui organisent le placement des textes et des illustrations principales (photographies, dessins, graphiques…) : c’est à ce stade que l’on peut visualiser une première ébauche du futur produit fini.

Des responsabilités qui accompagnent le titre

Le maquettiste est donc l’équivalent d’un chef de projet, capable de réaliser l’architecture d’information du projet. Avec une formation complémentaire en design d’interaction, un bon maquettiste peut sans problème procéder à la conception de prototypes pour des projets simples destinés à l’écran.

Pour être un bon maquettiste, doit-on forcément être un artiste dans l’âme ?

Je me ferai sûrement des ennemis ici, mais le bon design ne nécessite pas que le concepteur soit un artiste dans l’âme. L’application basique des principes fondamentaux par le concepteur lui garantit déjà de bons résultats. Mais je ne cache pas que beaucoup de graphistes talentueux sont des artistes accomplis. Pas forcément dans les Beaux-Arts, parce que la majorité des designers que j’admire sont d’excellents musiciens. Au Cameroun, je pense à Daniel Nelle qui est un super bassiste, en Angleterre, je pense à Elliot Jay Stocks qui est un génie de la musique électronique, pour ne citer que ces deux-là. Dans mon cas, je suis guitariste… donc, oui, pour être un designer talentueux, on doit avoir un sens esthétique développé, cela est indéniable.

Coupure de presse Quotidien Mutations 16-12-2014 - maquettiste