Interview : 15 Minutes avec Max Mbakop

Démarrons l’année avec un  photographe engagé. Observateur de la société africaine, il dépeint et dévoile ses tares, vices, mensonges et maladies au travers de son art. Subtile dans sa dénonciation, l’auteur de plusieurs expositions telles que les muselés, Afrotroncville,  a une façon bien à lui de percevoir la photographie. C’est avec plaisir et altruisme que Max  s’est prêt au jeu de question-réponse.

Qui est Max Mbakop ?

Max Mbakop est simplement un individu qui se bat pour s’exprimer dans un univers assez complexe via les Arts Visuels.

Max Mbakop

Tout le temps en quête du savoir, connaissance universelle qui l’aidera à mieux comprendre l’Homme ainsi que l’environnement (système) qui l’entoure.

15 Minutes avec Max Mbakop

L’Homme dans son environnement.

1. Pourrais-tu nous décrire une journée type de Max Mbakop ?

Sa journée est jonchée de réflexion en permanence. Ces derniers mois dans « comment réussir à transmettre au maximum, le minimum de connaissance qu’il a ? » Donc en majorité de réflexion et de travail.

2. Pourquoi avoir choisi la photographie ?

La photographie parce qu’on parle moins.Parce que c’est le seul métier au monde où tu réussis à arrêter le temps et à explorer dans le moindre détails ce qui se présente à toi. C’est aussi le meilleur moyen pour moi de m’exprimer sans trop me prendre la tête.

C’est un métier vrai

« On dit appareil photo ne fait pas magie…». Je suis un partisan de la justice et de la vérité. Ce métier me permet d’être cohérent, vrai envers moi-même et mes semblables.

3. Comment gères-tu un nouveau projet ? Décris-moi ta démarche artistique ?

Cette question me fait penser à quelqu’un. 😅. En principe, chez moi tout réside dans la compréhension du sujet. La compréhension dans tous ses angles. Je dois m’assurer aussi de m’exprimer et d’aller chercher au plus profond de moi le ressenti que j’ai fasse à un sujet donné. Ayant déjà une démarche artiste qui m’est propre, le projet doit aussi refléter cette démarche là. Ma démarche artistique étant celle de la compréhension de l’homme tout du système dans lequel il vit. Essayer de m’interroger sur lui-même afin de créer soit un débat, soit une proposition de solutions, soit un dévoilement.

4. Sur quel projet, t’es-tu le plus amusé ?

Hum… 🤔. Est-ce-que je me suis même déjà amusé sur un projet ? Parce que je prendre tellement tout au sérieux. Mon travail et mes réflexions sont ce qui me font tenir debout et d’avoir espoir. Si je dois parler d’amusement, je pense que c’est en ce moment 😅. Je m’amuse moi-même à monter avec mes mains le mobilier et le planché pour mon studio. Je me découvre des talents de menuisier et ça… Ça m’amuse et je prends beaucoup de plaisir à le faire.

5. Quels sont les outils que tu emporterais avec toi, si tu devais t’exiler sur une île déserte ?

Euille… Déjà ? 😅 En vrai, je pense d’abord à mon appareil photo. Ensuite, mon ordinateur et mon bloc note. Puis mon téléphone portable.

6. Que penses-tu du niveau actuel de la photographie au Cameroun ? Avons-nous progressé ou l’inverse ?

On progresse beaucoup et les mentalité avec, ce qui m’encourage.

Le seul problème que je déplore, c’est le manque de volonté à apprendre et à être patient.

Je peux comprendre que notre contexte nous éloigne de tout ceci mais quand on sait ce qu’on veut, on peut savoir où on va. Mais sinon les choses avancent et j’aime bien.

7. Réponds par vrai ou faux

a. Appareil photo ne fait pas magie ? Vrai
b. La photo dévoile l’âme ?  Vrai
c. Une belle photo, c’est celle faite avec le cœur ?  Vrai

Appareil photo ne fait pas magie

8. Dis nous en peu de mot, qu’est ce que « les ateliers Kam’art » ? D’où te vient cette idée ?

Les ateliers « Kam’Art » naissent d’une frustration que j’ai eu quand moi aussi j’étais à la quête du savoir photographique. Aussi, je suis dans un élan de sensibilisation et aussi du respect de ce beau métier qu’est la photographie. C’était un métier qui était très respecté. Aujourd’hui, la photographie est réduite juste à la prise de vue par le 1er venu parfois parce qu’il a manqué quoi faire à la maison et s’est découvert du jour au lendemain un talent de photographe. L’objectif de l’atelier est de donner l’opportunité aux jeunes aspirant à faire de ce métier leur profession d’apprendre ce que c’est que la photographie pour que demain, qu’ils soient des ambassadeurs de la chose et qu’ils sensibilisent les autres aussi à le prendre plus au sérieux. La promotion de la photographie est l’une de mes missions.

L’âme de Douala

9. Qu’elle est ton actualité? Tes projets en cours ou à venir?

Je suis en plein dans le  lancement de mon studio. À côté,  je prépare deux grandes expositions et un projet de formation uniquement centré sur la femme. Les mois à venir des voyages pour représenter notre ailleurs se dessinent.

notre ailleurs se dessinent

10. Quels conseils/astuces à donner aux débutants et amateurs de photographie ?

Le seul conseil c’est d’aimer et avoir la volonté et la patience pour ce métier.

C’est un métier assez capricieux.

Il faut aussi être curieux et ne jamais hésiter à se rapprocher d’une personne qui sait un peu pour demander des conseils. Il faut aussi beaucoup lire.  Aujourd’hui nous avons tout sur internet, tout y est.

Merci Max

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