Interview : 15 minutes avec Nkuindja Michel

couverture livre processus de conception d’un logo

Le processus de conception d’un logo compte huit chapitres, sur 114 pages. Il aborde les notions fondamentales du design pour créer des logos réussis.

Le livre fait surtout le point sur les connaissances en branding nécessaires à tout bon créateur de logo.

Ce mois, dans notre série d’interviews « 15 minutes avec », nous irons à la rencontre d’un jeune camerounais, concepteur de jeux vidéo. Il s’agit d’un univers littéralement différent de celui que nous côtoyons habituellement ici.

Il n’en demeure pas moins que notre invité s’inscrit dans un registre artistique. Sa particularité, et il semble même qu’il soit l’un des premiers camerounais à l’avoir réalisé, ce sont des jeux vidéo avec des personnages africains, ou simplement dit : des jeux vidéo africains. 🤗

Je pense qu’il vaut mieux le laisser nous en dire plus sur lui, sur sa passion et son parcours.

Salut, Michel, merci de prendre de ton temps pour discuter avec nous.
Peux-tu nous en dire un peu sur toi et sur ton boulot de concepteur de jeux vidéo ?

15 minutes avec Nkuindja Michel, concepteur de jeux vidéo

Je suis Nkuindja Michel, promoteur du groupe Noohkema Interactive Inc., une société de création digitale et numérique se spécialisant dans les jeux vidéo et les dessins animés.

Noohkema Interactive Inc. porte à nos jeux deux studios indépendants : Noohkema Game Studios et Joinplay Games, chacun travaillant sur des licences spécifiques avec des équipes et des budgets spécifiques.

1. Pourrais-tu nous décrire une journée type de Nkuindja Michel ?

Tout d’abord mes journées sont rythmées entre brainstorming et des sessions de révision (checking des livrables). Les differents collaborateurs (avec qui je travaille en remote très souvent) transmettent les résultats en synchronisation avec les chefs d’équipe.

S’enchainent ensuite de longues heures de programmation en studio, toujours dans la détente.

2. Comment es-tu arrivé dans la conception de jeux vidéo ?

Pour commencer, je dirais que je dessine depuis mes premières années d’école primaire. Qui aurait imaginé que cette passion, que mes parents trouvaient inutile, deviendrait plus tard la base même de ma carrière de concepteur de jeu vidéo ?

Après mes études universitaires en informatique, j’ai passé environ une dizaine d’années au sein d’entreprises de communication, en tant que designer. Cependant j’avais toujours l’impression de faire du surplace, de ne pas être réellement à ma place de créatif.

J’ai de ce fait décidé de tout arrêter en 2010, pour me spécialiser dans le secteur des jeux vidéo. Oui, mes ambitions grandissaient de jour en jour. Donc, après mes années de formation j’ai lancé ma première entreprise, Noohkema Game Studios. Et avec mon équipe, nous travaillons présentement sur deux licences de jeux vidéo : Afro Warriors : Battle for Power et Meenlah : Quest of Stolen Spirits.

3. Comment gères-tu un nouveau projet de conception de jeu vidéo ? À quoi ressemble ton processus créatif ?

Par expérience, la phase créative est pour moi l’étape la plus compliquée dans tout projet. C’est à partir de là qu’on visualise tous les aspects développés plus tard dans le processus de fabrication proprement dit.

Dans mon cas, j’aime m’entourer de personnes compétentes et aux talents variés, avec qui je formerais la Core Creative Team du projet.

Dépendamment du projet, je peux démarrer avec un concept artist qui receuillera de façon brute les grandes lignes des idées émises, afin de matérialiser des bribes qui serviront par la suite au scénariste.

C’est alors après plusieurs itérations que nous obtenons un premier jet du scénario du jeu vidéo, qui servira par la suite à produire ce qu’on appelle le Game Design Document du projet. Ce dernier est comme le dossier technique global du projet. Les différentes parties prenantes du projet l’utiliseront en parallèle.

4. Quels sont les outils que, s’il t’était demandé de t’exiler sur une île déserte tu emporterais avec toi ?

Un crayon, une malle de bloc note et un dictaphone (solaire).

5. Si tu avais l’occasion de présenter un seul de tous tes projets au monde entier, lequel serait-il ? Pourquoi ?

En effet, j’aurai vraiment l’embarras de choix s’il fallait n’en présenter qu’un seul. Car chacun de nos projets va au-delà d’une simple approche artistique et narrative.

De plus, il y’a des miracles de cohésion humaine. Par exemple, dans notre cas, plusieurs personnes ont décidé de travailler ensemble, étant étrangères les unes des autres pour la plupart, mais sont finalement parvenues à partager la même vision, à faire converger leurs idées et le plus important, à valoriser les richesses culturelles du continent Africain.

Mais voilà, puisqu’il faut choisir, de façon spontanée, je présenterai Amma : Chronicles of Lost Stars. C’est un projet de jeu vidéo inspiré par les dogon du Mali. Plongé dans un univers afro fantastique, le joueur prendra le contrôle d’une jeune femme, Aya. Toute sa vie, elle a été formée au métier de tisserand. Aya devra surmonter toutes ses peurs afin d’éviter un chaos qui menace son peuple et son monde.

6. Quelle est ton actualité, tes projets en cours ou à venir en conception de jeu vidéo?

Panthéon mythologique africain

Après cinq années à travailler à l’ombre sur nos projets, nous avons mis en téléchargement (en accès anticipé) notre premier jeu mobile, Afro Warriors : Battle for Power : il s’agit d’un jeu de combat qui honore les divinités du panthéon mythologique africain. La version définitive verra le jour d’ici la fin d’année ou au plus tard au premier trimestre 2022.

Conception du jeu vidéo Afro warriors, Battle for power

Notre jeu Amma : Chronicles of Lost Stars, dévoilera une démo alpha avant la fin de l’année. Il est important de noter que mon deuxième studio de jeu vidéo, Joinplay Games basé au Cameroun et en Europe porte ce projet.

7. Enfin, quels conseils/astuces donnerais-tu à quelqu’un qui envisage de devenir concepteur de jeu vidéo ?

Je pourrais dire que le secteur de la conception de jeux vidéo est le carrefour des métiers.

Qu’est ce que j’entends par là ? Si quelqu’un souhaite s’aventurer dans cette voie, la spécialisation en programmation ou dans les branches créatives n’est pas impérative. Car en faisant des recherches, il comprendra que tous les métiers ont leur place dans l’industrie des jeux vidéo.

Par conséquent, il réorientera sa formation, afin de devenir le meilleur concepteur de jeu vidéo et pourra être utile à l’industrie.

Merci Michel, pour ton importante contribution à travers cette interview. Pour en savoir plus sur Nkuindja Michel, allez sur :

Trailer : https://www.youtube.com/watch?v=FU1mSV0Rxec
Blog: https://www.youtube.com/watch?v=aMS0dURcEMM
Site web: http://joinplaygames.com/